La connaissance des noms des notes est la base du solfège. En fonction des pays, deux grands systèmes coexistent pour nommer les sept notes de musique :
- le système syllabique (Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si) utilisé en France;
- le système alphabétique (A, B, C, D, E, F, G) utilisé dans les pays anglo-saxons (et donc aussi en jazz).
Chacune de ces deux systèmes possède une variante : Ti au lieu de Si dans les pays anglo-saxons, H au lieu de B en Allemagne.
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Noms des notes : 7 notes de musique et deux façons de les nommer
Bien que ces deux systèmes représentent les sept mêmes hauteurs de son, ils sont issus de traditions différentes et sont utilisés dans des régions distinctes du monde.
Nous allons découvrir l’histoire et l’usage de chaque système et de leurs variantes, en commençant par la notation syllabique utilisée en France.
La notation musicale syllabique utilisée en France : Do Ré Mi Fa Sol La Si

L’origine du nom syllabique des notes de musique est due au moine italien Guido d’Arezzo qui au XIème siècle utilisa les première syllabes d’un hymne latin de la liturgie des vêpres de la fête de la Naissance de saint Jean-Baptiste, Ut queant laxis, pour nommer chaque note de musique:
Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum
famuli tuorum,
Solve polluti
labii reatum,
Sancte Iohannes.
Ce qui donne, pour les six premiers vers : Ut – Re – Mi – Fa – Sol – La
C’est seulement à la fin du XVIème siècle que la note Si utilisant les initiales du dernier vers, a été ajoutée.
Apprenez enfin à lire rapidement les notes avec l’aide du son et de la couleur grace aux vidéos Happy Note! en français.
Par ailleurs, la note Ut, la seule à commencer par une voyelle, a été remplacée par le Do au XVIIe siècle, car ce dernier est plus facile à solfier (chanter les notes).
Ce remplacement reste cependant partiel et dépend du contexte. Ainsi, si les termes « symphonie en Do majeur » et « symphonie en Ut majeur » sont tous deux employés, il est en revanche incorrect de dire « clé de Do » au lieu de « clé d’Ut », ou encore de substituer « contre-ut » par « contre-do » dans le domaine du chant.
Comment la note Ut est-elle devenue Do ?
On attribue généralement cette substitution au musicologue italien Giovanni Battista Doni (1593–1647). Il jugeait la note Ut peu pratique pour la voix en raison de sa sonorité fermée, et proposa Do comme une alternative plus ouverte et mélodieuse.
La syllabe Do pourrait avoir été inspirée du mot latin Dominus (« Seigneur »), bien que certains pensent qu’il s’agissait également d’un subtil clin d’œil au nom de Doni lui-même.
Au fil du temps, le Do a progressivement remplacé le Ut dans la plupart des systèmes de solfège jusqu’à devenir la norme. On retrouve cependant encore occasionnellement le Ut dans des contextes historiques ou théoriques, en particulier dans l’enseignement musical français.
De Si à Ti : une histoire hollywoodienne
C’est au XIXe siècle, dans les pays anglophones, que la pédagogue musicale anglaise Sarah Glover modifia les syllabes du solfège.
Dans son système, le Norwich sol-fa, elle remplaça le « Si » par le « Ti » pour une raison simple : garantir que chaque syllabe débute par une lettre distincte. Elle mettait ainsi de côté le « Si » pour une éventuelle utilisation future, comme pour désigner un « Sol-dièse ».
Aujourd’hui, ce « Ti » est une norme du tonic sol-fa, mais il est surtout connu du grand public grâce à la célèbre chanson « Do-Ré-Mi ». Popularisée par le film culte La Mélodie du bonheur (1965), la chanson utilise le Ti dans ses paroles : « Ti, a drink with jam and bread… »
La notation musicale alphabétique: A B C D E F G

Il existe un autre système de notation employé principalement dans les pays anglo saxons (et donc aussi en jazz), qui utilise les lettres de l’alphabet pour nommer chaque note de musique : A – B – C – D – E – F – G
Ce système remontant à l’antiquité a des racines bien antérieures à la notation syllabique introduite par Guido d’Arezzo. Le sénateur romain et philosope Anicius Manlius Severinus Boethius, ou plus simplement Boèce, né vers 480, est connu pour avoir attribué les quatorze premières lettres de l’alphabet latin classique aux notes de la gamme de deux octaves utilisée à son époque.
Même si Boèce est crédité comme le premier écrivain à introduire cette terminologie dans la littérature, Ptolémée l’avait déjà mentionnée cinq siècles plus tôt en se référant à la gamme sur deux octaves, qu’il avait qualifiée de système musical parfait ou complet, contrairement à d’autres systèmes de notes plus restreints.
La notation alphabétique allemande : A H C D E F G
Le nom des notes de musique dans la notation allemande diffère de celle du système anglais de deux façons : le Si naturel ou Si♮(bécarre) utilise la lettre H au lieu de la lettre B, laquelle est utilisée pour le Si ♭(bémol).
La substitution du « B » par « H » dans la notation allemande pour la note Si est le produit d’un processus complexe d’évolution phonétique et historique qui s’est étendu sur plusieurs siècles.
Happy Note! propose une vidéo en anglais pour apprendre à lire les notes A H C D E F G de la notation allemande en clé de sol, une par une, à votre rythme, et avec l’aide du son et de la couleur.
Jean-Sébastien Bach aimait intégrer à la fin des ses partitions les notes « si♭-la-do-si♮ », qui correspondent en notation allemande à « B-A-C-H ».
Plusieurs compositeurs ont par la suite écrit des œuvres musicales en utilisant ces quatre notes. Dans le Präludium und Fuge über den Namen BACH de Franz Liszt, les notes « si♭-la-do-si♮ » jouées au pédalier de l’orgue sont répétées plusieurs fois durant l’introduction du prélude (la vidéo affiche la partition).
Les systèmes de notation par pays
- A (B) C D E F G : C’est le système le plus courant dans les pays anglophones comme les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, ainsi qu’aux Pays-Bas.
- A (H) C D E F G : Ce système est très similaire au premier, mais avec une différence essentielle ! Il est principalement utilisé en Allemagne, en Scandinavie (Suède, Norvège, Danemark), en Pologne et dans d’autres pays d’Europe Centrale et de l’Est.
- Do Ré Mi Fa Sol La (Si) : Largement répandu dans les pays de langues romanes (France, Italie, Espagne, Portugal, Roumanie), en Amérique latine et dans de nombreuses autres parties du monde.
- Do Ré Mi Fa Sol La (Ti) : En revanche, les pays anglophones comme les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada utilisent souvent cette variante dans leur système de solfège.
Correspondance du nom des notes entre chaque note de musique
Sylla bique |
Alpha bétique |
Alle mande |
---|---|---|
DO | C | C |
RE | D | D |
MI | E | E |
FA | F | F |
SOL | G | G |
LA | A | A |
SI/TI | B | H |
Les symboles musicaux liés au nom des notes
Suivez les liens ci-dessous pour en savoir plus sur les notes altérées, la portée, les clés, la valeur des notes et les silences.
Le nom des notes altérées
En plus des notes naturelles, on trouve aussi des notes modifiées par des altérations — dièse (#), bémol (♭) — qui haussent ou abaissent leur hauteur d’un demi-ton.
Par exemple, un Ré et un Ré dièse ont-ils le même nom ? Certains considèrent que la note garde son nom de base (Ré), complété par l’altération, tandis que d’autres estiment que ces formes altérées constituent des noms distincts à part entière.
Il est possible d’altérer chacune des sept notes par un dièse ou un bémol.
La portée musicale et les clés (ou clefs)
Le nom et la hauteur de chaque note de musique est déterminé par sa position sur la portée musicale …

… et par la clef placée au début de cette portée :
La Clé de Sol
La Clé de Fa
La Clé d’Ut (Do)
La forme de chaque note indique sa valeur (durée)
Il existe sept figures principales de notes :
- La ronde
- La blanche
- La noire
- La croche
- La double-croche
- La triple croche
- La quadruple croche
Les silences
Les silences remplacent les figures de notes par un silence de même durée.
Les sept principaux silences sont :
- La pause
- La demi-pause
- Le soupir
- Le demi-soupir
- Le quart de soupir
- Le huitième de soupir
- Le seizième de soupir