Histoire du piano depuis le pianoforte de Cristofori

L’histoire du piano commence au début du XVIIIᵉ siècle, à Florence, lorsque l’Italien Bartolomeo Cristofori invente le pianoforte, ancêtre du piano moderne.

Le tympanon, ancêtre oublié dans l’histoire du piano

Parmi les instruments à cordes frappées qui ont précédé le piano, le tympanon occupe une place souvent négligée. Cet instrument à la caisse trapézoïdale produisait ses sons en frappant les cordes à l’aide de mailloches, un principe mécanique qui préfigure celui du piano.

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Importé d’Orient, il s’impose brièvement en Europe dès le XVIIe siècle, notamment dans les cercles aristocratiques français. Le facteur allemand Pantaleon Hebenstreit en développe une version élargie, le  pantaléon , qui séduit Louis XIV lui-même.

Malgré cet engouement, le tympanon disparaît peu après la Révolution, laissant peu de traces dans le répertoire.

Le pianoforte de Cristofori

La découverte fondamentale de Cristofori marque le véritable début de l’histoire du piano. Elle résout en effet un problème mécanique inhérent à l’instrument : les marteaux doivent frapper les cordes sans rester en contact avec elles une fois le choc produit, afin de ne pas étouffer le son.

De plus, ils doivent retourner à leur position initiale sans rebondir violemment, et ce rapidement, afin de permettre la répétition des notes à une vitesse satisfaisante.

Comparé au clavicorde et en se perfectionnant, le pianoforte va permettre des nuances dynamiques et sonner bien plus fort, avec une tenue de note plus longue.

La facture de pianoforte connut son essor à la fin du XVIIIe siècle, avec le travail de l’école viennoise. Les pianos de style « viennois » étaient fabriqués sans cadre avec seulement un barrage en bois, deux cordes par note, et des marteaux recouverts de cuir.

Introduction au pianoforte de Mozart.  Pensez à activer les sous-titres en français.

 

C’est pour des instruments de ce type que sont écrits les concertos et sonates de Mozart. Cet instrument avait un son plus doux et plus clair que celui des pianos modernes, et permettait aussi de tenir les notes plus longtemps.

Du piano-forte au piano moderne

De 1790 à 1890, le piano-forte de l’époque classique va subir de très nombreux changements qui vont l’amener à sa forme actuelle de piano moderne. Cette période de transformation marque une étape majeure dans l’histoire du piano, motivée par le besoin permanent des compositeurs et des pianistes d’un son plus puissant et de plus grandes possibilités expressives.

Elle fut permise par la révolution industrielle en cours, qui mit à la disposition des facteurs de piano des procédés technologiques permettant de produire des cordes en acier de grande qualité et une plus grande précision d’usinage pour la production des cadres en fonte.

Pendant la première partie de cette période, les progrès technologiques apportés au pianoforte durent beaucoup à la firme anglaise Broadwood. Elle avait alors déjà une grande réputation pour le son puissant et majestueux de ses clavecins.

La firme, qui envoya ses instruments à Haydn et Beethoven, fut la première à construire des pianoforte avec une tessiture de plus de 5 octaves. 5 octaves 1/5 dans les années 1790, 6 octaves en 1810 (ce qui permit à Beethoven d’employer les notes ajoutées dans ses dernières œuvres) et 7 octaves en 1820.

Le piano moderne

Au cours des années 1820, les firmes Érard (1780-1959) et Pleyel (Paris – 1807), développèrent l’instrument et se firent une concurrence stimulante.

Histoire du Piano: la firme Erard a joué un rôle importat. Ici, un piano Érard au vernis Martin, 1835, collection du Château de Bizy.
La firme Erard a joué un rôle important dans l’histoire du piano. Ici, un piano Érard au vernis Martin, 1835, collection du Château de Bizy. Photography: Teofilo.

On sait que Chopin et Liszt, utilisaient leurs pianos. La firme Érard apporta certainement les innovations les plus importantes surtout du point de vue de la mécanique de l’instrument.

C’est en 1821 que Sébastien Érard inventa le système à répétition, communément et improprement appelé double échappement. Réservée aux pianos à queue, cette innovation qui permet à une note d’être rejouée même si la touche n’est pas encore revenue à sa position initiale, joua un rôle notable dans l’histoire du piano.

La pianiste Martha Argerich interprète la sonate en ré mineur K.141 de D. Scarlatti, particulièrement riche
en notes répétées, sur un piano moderne. Vous pouvez écouter la même sonate jouée sur un clavecin.

 

Amélioré par Henri Herz vers 1840, le principe du double échappement devint finalement le mécanisme standard des pianos à queue, utilisé par tous les facteurs.

D’autres innovations importantes ont été apportées durant cette période:

  • l’utilisation de trois cordes au lieu de deux pour toutes les notes, sauf les plus graves
  • le cadre métallique
  • le croisement des cordes, les cordes basses, passant au-dessus des cordes blanches, et portant sur un chevalet séparé
  • les marteaux recouverts de feutre
  • la pédale tonale, inventée en 1844 par Jean Louis Boisselot et améliorée par le facteur Steinway en 1874.

Le piano de concert moderne atteignit sa forme actuelle aux alentours du début du XXe siècle.