La connaissance du nom des notes est une étape essentielle du solfège. En fonction des pays, deux grands systèmes coexistent pour nommer les sept notes de musique : le système syllabique (Do, Re, Mi, Fa, Sol, La, Si) utilisé en France et le système alphabétique (A, B, C, D, E, F, G) utilisé dans les pays anglo-saxons (et donc en jazz).
Chacune de ces deux systèmes possède une variante : Ti au lieu de Si dans les pays anglo-saxons, H au lieu de B en Allemagne et dans les pays scandinaves, ainsi qu’en Pologne, Serbie, Hongrie, Slovaquie…
AFFICHER/MASQUER LE SOMMAIRE
Noms des notes : 7 notes de musique et deux façons de les nommer
Bien que ces deux systèmes représentent les sept mêmes hauteurs de son, ils sont issus de traditions différentes et sont aujourd’hui utilisés dans des régions distinctes du monde.
Ci-dessous, nous allons explorer l’histoire et l’usage de chaque système et de leurs variantes, en commençant par la notation syllabique, notamment utilisée en France, au Portugal, en Grèce, en Italie, en Russie, en Roumanie, en Espagne, en Turquie.
La notation musicale syllabique utilisée en France : Do Ré Mi Fa Sol La Si
L’origine du nom syllabique des notes de musique est due au moine italien Guido d’Arezzo qui au XIème siècle utilisa les première syllabes d’un hymne latin de la liturgie des vêpres de la fête de la Naissance de saint Jean-Baptiste, Ut queant laxis, pour nommer chaque note de musique:
Ut queant laxis
resonare fibris
Mira gestorum
famuli tuorum,
Solve polluti
labii reatum,
Sancte Iohannes.
Ce qui donne, pour les six premiers vers : Ut – Re – Mi – Fa – Sol – La
C’est seulement à la fin du XVIème siècle que la note Si utilisant les initiales du dernier vers, a été ajoutée.
Par ailleurs, la note Ut, la seule à commencer par une voyelle, a été remplacée par le Do au XVIIe siècle, car ce dernier est plus facile à solfier (chanter les notes).
Ce remplacement reste cependant partiel et dépend du contexte. Ainsi, si les termes « symphonie en Do majeur » et « symphonie en Ut majeur » sont tous deux employés, il est en revanche incorrect de dire « clé de Do » au lieu de « clé d’Ut », ou encore de substituer « contre-ut » par « contre-do » dans le domaine du chant.
Comment la note Ut est-elle devenue Do ?
On attribue généralement cette substitution au musicologue italien Giovanni Battista Doni (1593–1647). Il jugeait la note Ut peu pratique pour la voix en raison de sa sonorité fermée, et proposa Do comme une alternative plus ouverte et mélodieuse.
La syllabe Do pourrait avoir été inspirée du mot latin Dominus (« Seigneur »), bien que certains pensent qu’il s’agissait également d’un subtil clin d’œil au nom de Doni lui-même.
Au fil du temps, le Do a progressivement remplacé le Ut dans la plupart des systèmes de solfège jusqu’à devenir la norme. On retrouve cependant encore occasionnellement le Ut dans des contextes historiques ou théoriques, en particulier dans l’enseignement musical français.
De 2 à 17 notes, utilisez les vidéos en français ci-dessous pour apprendre à lire facilement et rapidement les notes avec Do Ré Mi Fa Sol La Si. Cinq vitesse de lecture – Largo (très lent), Adagio (lent), Andante (modérément lent), Moderato (à une vitesse modérée), Allegro (vite) – sont disponibles ou en préparation sur la chaine YouTube de Happy Note!
Débutez ou améliorez votre lecture musicale avec l'aide des notes en couleur !
Chaque vidéo dispose d’un index avec des liens vous permettant d’accéder directement aux notes à apprendre ou à réviser. Pour pouvoir l’utiliser, vous devez visionner les vidéos sur YouTube et consulter la description YouTube.
De Si à Ti : une histoire hollywoodienne
C’est au XIXe siècle, dans les pays anglophones, que la pédagogue musicale anglaise Sarah Glover modifia les syllabes du solfège.
Dans son système, le Norwich sol-fa, elle remplaça le « Si » par le « Ti » pour une raison simple : garantir que chaque syllabe débute par une lettre distincte. Elle mettait ainsi de côté le « Si » pour une éventuelle utilisation future, comme pour désigner un « Sol-dièse ».
Aujourd’hui, ce « Ti » est une norme du tonic sol-fa, mais il est surtout connu du grand public grâce à la célèbre chanson « Do-Ré-Mi ». Popularisée par le film culte La Mélodie du bonheur (1965), la chanson utilise le Ti dans ses paroles : « Ti, a drink with jam and bread… »
La notation musicale alphabétique: A B C D E F G
Il existe un autre système de notation employé principalement dans les pays anglo saxons (et donc aussi en jazz), qui utilise les lettres de l’alphabet pour nommer chaque note de musique : A – (B ou H)- C – D – E – F – G
De 2 à 17 notes, utilisez la vidéo ci-dessous pour apprendre à lire facilement et rapidement la clé de Sol avec l’aides des notes en couleur. Pour plus de choix dans la vitesse de lecture, consultez cette page sur le site YouTube de Happy Note!
Débutez ou améliorez votre lecture musicale avec l'aide des notes en couleur !
Ce système remontant à l’antiquité a des racines bien antérieures à la notation syllabique introduite par Guido d’Arezzo. Le sénateur romain et philosope Anicius Manlius Severinus Boethius, ou plus simplement Boèce, né vers 480, est connu pour avoir attribué les quatorze premières lettres de l’alphabet latin classique aux notes de la gamme de deux octaves utilisée à son époque.
Même si Boèce est crédité comme le premier écrivain à introduire cette terminologie dans la littérature, Ptolémée l’avait déjà mentionnée cinq siècles plus tôt en se référant à la gamme sur deux octaves, qu’il avait qualifiée de système musical parfait ou complet, contrairement à d’autres systèmes de notes plus restreints.
La notation alphabétique allemande
Le nom des notes de musique dans la notation allemande diffère de celle du système anglais de deux façons : le SI naturel ou SI♮(bécarre) utilise la lettre H au lieu de la lettre B, laquelle est utilisée pour le SI ♭(bémol).
La version française de la notation allemande est en cours de réalisation, abonnez-vous à notre chaine YouTube pour être informé de sa mise en ligne.
La substitution du « B » par « H » dans la notation allemande pour la note SI est le produit d’un processus complexe d’évolution phonétique et historique qui s’est étendu sur plusieurs siècles.
Jean-Sébastien Bach aimait intégrer à la fin des ses partitions les notes « si♭-la-do-si♮ », qui correspondent en notation allemande à « B-A-C-H ».
Plusieurs compositeurs ont par la suite écrit des oeuvres musicales en utilisant ces quatre notes. Ci-dessous, les notes « si♭-la-do-si♮ » jouées à l’orgue par le pédalier sont répétées plusieurs fois durant l’introduction du prélude:
La notation alphabétique allemande (H à la place du B) est notamment employée en Allemagne, Pologne, Russie et Scandinavie.
Nom des notes : correspondance entre chaque note de musique
Sylla bique |
Alpha bétique |
Alle mande |
---|---|---|
DO | C | C |
RE | D | D |
MI | E | E |
FA | F | F |
SOL | G | G |
LA | A | A |
SI/TI | B | H |
Chaque note de musique d’une partition indique une hauteur et une durée du son
La hauteur d’une note est indiquée par sa place sur la portée et la clef placée au début de cette portée. Plus la note est placée haute sur la portée, plus le son sera aigu. A l’inverse, plus elle est placée bas, plus le son sera grave.
Sa durée est exprimée par la forme de cette note.
Les Clefs et la place de la note sur la Portée Musicale fixent son nom et sa hauteur
Le nom et la hauteur de chaque note de musique est fixée par la place qu’il occupe sur la portée musicale …

… et par la clef (ou clé) placée au début de cette portée :
La Clé de Sol
La Clé de Fa
La Clé d’Ut (Do)
Ainsi, avec une clé de Sol, une note placée sur la cinquième ligne de la portée – en comptant les lignes de bas en haut – correspondra à un FA médium.
Alors qu’avec une clef de Fa, elle correspondra à un LA plus grave de presque deux octaves (une octave est un interval de 8 notes séparant deux notes de même nom).
La forme de chaque note indique sa valeur (durée)
Les différentes formes de chaque note indiquent leur durée. Il y a sept figures principales de notes : la Ronde, la Blanche, la Noire, la Croche, la Double croche, la Triple croche et la Quadruple croche.

On constate que chaque figure de note est constituée d’une tête ronde, bien que légèrement ovalisée, d’une hampe – sauf la ronde – et éventuellement d’une durée.